portrait

Ce que Jean Louis Le Breton dit de lui :

On le connaissait pour ses pastels, mais Patrice Cousin manie aussi très bien la plume. Dans ce court recueil de souvenirs, [ Instant années ] il nous sert quelques tranches de vie comme autant de petites gourmandises lors d’un apéritif.
Oscillant entre prose et poésie, entre humour et tendresse il nous dévoile des scènes mémorables de son enfance et de sa vie d’adulte avec une économie de mots qui rend plus fort encore la danse des émotions.
Cette valse a mis le temps, bien sûr, mais on se régale de ces moments qui tournent comme on tourne les pages de ces « instant années ». Photos volées à l’existence, petits bonheurs du jour, c’était son objectif (zoom et grand angle inclus).

Les chaussettes de Patrice ne tiennent qu’à un fil (d’Écosse)

[ La double vie de mes chaussettes ]

À deux c’est mieux, dit-on couramment. Et les exemples de duos ne manquent pas dans notre vie. À commencer par le couple. Qu’il soit hétéro ou homo, unicolore ou bi, l’important est d’être appareillé. Les objets aussi vont souvent par paires : lunettes, ciseaux, skis, gants, chaussures, bonnets de soutien-gorge… et même menottes.

Mais dans ce monde où la dualité est règle d’or, une impertinente joue la carte de l’indépendance et -disons le mot – de l’Anarchie : la chaussette. Cette insolente ne se contente pas de prendre son pied en chauffant le nôtre. Dès qu’on la jette dans le tourbillon d’un tambour de machine à laver, elle file à l’écossaise et se fait la paire en quittant la sienne.

En mettant le doigt sur cette tragédie shakespearienne, Patrice Cousin nous rappelle avec humour que les petits tracas de la vie quotidienne sont une part non négligeable de notre humanité. Et qu’ils savent parasiter notre existence à de multiples reprises (de chaussettes).

Jean-Louis Le Breton

Et pour le pastelliste, laissons la parole à un autre de ses amis : Gilles Marie Baur

En peinture, le sujet n’est que prétexte à interprétation.
Copier le réel n’a plus beaucoup de sens depuis que Courbet a clôt le réalisme. Beaucoup de couleurs sont passées sous les ponts et, de l’art moderne à l’art contemporain, chaque artiste a déconstruit puis reconstruit son univers propre, développant son style, sa patte, son écriture jusqu’à ce que ceux-ci deviennent reconnaissables et que chaque œuvre soit identifiable au premier coup d’œil. Ainsi reconnaît-on d’emblée un Monet, un Picasso, un Matisse, un Soulage …

Patrice Cousin a parcouru le chemin. Celui qui mène de l’influence à la personnalisation.
Maniant la couleur du pastel, il a traversé diverses phases, passant du réalisme photographique à l’abstraction géométrique jusqu’à trouver son style, écrasant la couleur poudreuse sur le support avec un geste sûr, original, un geste qui est l’expression de sa nature profonde.
Ainsi, cette part de vérité esthétique si difficile à saisir (et qu’il n’est nul besoin de comprendre) nous est-elle livrée, nue, brute, chatoyante, jouissive.
Se trouver face à une œuvre d’art authentique et profondément originale rend heureux.


L’art est une mise en phase du bonheur.

Gilles Marie BAUR
écrivain, membre de l’Académie Alphonse ALLAIS, diplômé de l’E.N.S. des Beaux Arts de Nancy

Écouter l’interview « microscopie », de Jean Pierre ALAUX, sur Radio Présence…